Après pas mal de digestion et pas mal d'autres chats à fouetter je prends le temps de refaire le point sur cet opus. Pour moi 13 contient en gros 4 genre de chansons :
Les machines de guerre (que j'ai déjà chroniquées ici, Kimono, Station 13 et Playboy-alias Pretty Dress Boy mon ex pseudo-), mes 2 déceptions (Bb sufra et black sky), la trilogie émotive (Karma, SFAD, Gloria), et les, pour reprendre l'expression maintenant consacrée, les morceaux Ikea (ce n'est pas forcément négatif, et bien sûr on le voit déjà ils ne sont pas les mêmes pour tous
)
En apparence ni bouleversants ni perdurants, là comme pour remplir et assurer le quota indo de base (style "Salomé" dans BCP). Mais ils constituent la bonne pop rock d’indo, fidèle au poste, délicieuse. Je les entends comme les reste du projet initial, Nicola voulait un album joyeux, pop, dansant court. « Vraie » pop « joyeuse », plus discrète et anecdotique, moins ambitieuse surtout comparé à ce dont j’ai parlé avant, mais les négliger serait erreur, car ils sont musicalement so indo, et soyons clairs : on aurait eu que ces morceaux qu’on aurait été aussi chanceux !!! Des morceaux signatures quoi… :
- 2033, une pop imitant typiquement les années 80 mélodie efficace et tonique et un rythme super structuré de single, presque de pub, jingle, générique d'émission. Pour moi c’est une sorte de marche, de parade.
- 13ème vague et un été parfait offrent les mêmes réminiscences de gimmicks juste parfaits, les mélodies et la prod sont presque un hommage à la pop d’indo dans sa plus pure expression, dansante, légère, fluide et frontale.
- Concernant l'été français d'ailleurs, on m'annonçait un truc littéral appuyé engagé. C'est une blague. C'est que des métaphores, poissons volants et cie. J'aurais lu aucun papier dessus j'aurais même pas compris de quoi ça parlait je pense. Et tant mieux. Ça reste subtil et poétique. Froid national, j'adore.
Mais pour le coup j’aurais presque souhaité des paroles autres, car de facto on ne retient le morceau que comme le morceau "engagé", on ne parle de lui que pour ça, alors qu’il dépasse ce débat et nous offre un univers indo si typique et sur lequel beaucoup d'interprétations se fondraient.
- Et Ah oui, au coeur de tout ça LVEB bien sûr reste un super morceau, single, accessible, doux amer, indochinois, attachant, parfait. Na ! En première position dans cette catégorie je crois. Tellement plus attachant que le poussif little dolls et un poil même au-dessus de Memoria.
- Je passe vite fait sur Trump (reggae bien barré, trop pour moi mais à dépiauter plus tard un soir d’ennui…) pour terminer avec les 2 ovnis, cas plus complexes :
- Cartagène , 2 chansons en 1, dont la 2ème partie avec un son 500% indo des débuts, est royal. Cette partie 2 sonne comme les envolées du morceau « Paradize ». Que c’est doux. La première partie est plus originale mais me touche moins, c'est ballot je sais. J'aime en tous cas cette idée que le Cartogène soit une sorte de dope.
- Henry Draguer est typique le morceau sur lequel on passe. Erreur. A l’usure il s’avère le plus mystérieux, hypnotique, subtil et magique. Le plus original et poétique même, il ne ressemble à rien de ce qu’indo a fait. Ce rythme lent de transe électronique, bourdonnante, onirique… Mention au "Comme des garçons tout ça n'est pas de notr'faute" je ne sais pas pourquoi j’adore cette phrase et la manière dont Nico la prononce.
Les paroles répétitives des refrains, énigmatiques mais hermétiques s’avèrent il est vrai étrangement simples, vu la folie et l'histoire du mec barré. Je pensais que Nicola déploierait un hommage plus riche et inspiré, à la Wuppertal. La vie et l'oeuvre de fou (aux sens propre et littéral) de cet artiste devait lui inspirer beaucoup plus...
L’atmosphère thématique « Canary Bay » et « Hors-la-Loi » du tout, mais emprunt de cette électro à la couleur si vaporeuse me fascine néanmoins à chaque fois et j’y reviens sans me lasser… Comme pour en percer l'énigme de ces "glaives" et de ces "autres"...