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Chipie
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Enregistré le : 14 juil. 2003 11:26
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Message par Chipie »

Salut à tous ! :D
J'écris rarement des nouvelles car j'ai énormément du mal à écrire court. Ce qui est le cas pour celle-ci : je sais que c'est beaucoup trop long, mais j'ai pas le coeur à tout raccourcir.
Alors j'espère que vous aurez le courage de tout lire ;)

Sinon, petit appel : j'ai énormément de mal à trouver des titres (un de mes défauts :lol: ) d'habitude je me débrouille toujours pour en trouver un, mais la, je n'ai pas réussie !
Alors si vous avez des idées ou des suggestions, surtout n'hésitez pas ;)
Il est également possible que vous puissiez trouver des fautes d'orthographe ou des phrases qui veuillent rien dire (suffit d'un mot et...). J'ai tout relut et je pense avoir relevé le plus gros, mais si jamais y a des trucs qui font pas, j'espère que vous m'excuserez (c'est la fatigue ! :lol: )

Bonne lecture ;)

*************

Quand j'ai senti ton regard sur moi, je me suis sentie à la fois forte et belle. Je me suis sentie courageuse, j'avais envie de tout faire pour que ton regard reste sur moi. Bien sur, j'ai été paralysée par ma timidité, mon manque de confiance en moi. Je priais pour que tu viennes me parler, et paradoxalement, je redoutais que tu t'approches trop de moi. Je ne savais pas quelle serait ma réaction.
La tete dans les nuages, je ne t'ai pas remarqué tout de suite. C'est normal, je suis toujours plongée dans mes reves les yeux grands ouverts.
C'est quand le serveur est revenu avec ma boisson, il m'a peut etre surprise car j'ai relevé soudainement la tete. J'ai pris conscience du monde autour de moi, le brouhaha des conversations, la place en face de moi, vide à en pleurer, et puis des rires autour de moi. Je ne me rappelais plus pourquoi j'étais la, toute seule, dans un bar, à réfléchir, à me poser des questions. Encore, toujours.
Et puis voila, à force de réfléchir, on finit par se souvenir. Je n'en pouvais plus de rester enfermer chez moi. Ces quatres murs m'étouffaient.
Ma vie à prit un drole de tour. Je ne sais pas comment j'en suis venue la. Je dors tous les matins. C'est le seul endroit, le seul moment ou je suis bien. Je crois que je suis restée enfermée trois jours ou quatres peut etre. Aucun contact. Sauf le portable qui sonnait, ma seule liaison avec l'extérieur.
J'étais bien chez moi. Je dormais toute la matinée jusqu'à environ 15heures. Je m'adonnais à ma passion la nuit. L'après-midi, je me préparais à manger, je lisais. Ma passion qui était la nuit, c'était sortir en ville la nuit. J'avais l'impression de marcher dans un conte de fée au rythmes des rues éclairées. J'emmergeais dans un bar, n'importe lequel, j'écrivais sur mes sensations, j'y restais parfois jusquà la fermeture. Quelle trippe ! Parfois, des inconnus m'abordaient. Et moi, j'avais confiance, alors je ne les rejetais jamais. Quelle naïveté ! Et puis j'avais sans doute une étoile au-dessus de moi, car il ne m'est jamais rien arrivé.
Il parait que je suis quelqu'un de bien. Je suis saine, no alcool, no drogue, no clopes, no sex... Ce n'est pas un vice, bien sur. Non, c'est un plaisir sans doute, duquel je me passe encore. Il faudra que j'essaye un jour. Pour me déraisonner. Comme l'alcool, comme les clopes.... Non, mais ça ne m'interesse pas.
Mon regard percute sur la chaise en face de moi. Vide. Comme ma vie. Comme mon chez moi. Cela me fait sourire. Mes yeux remontent sur la table juste en face de moi. Des amoureux. Une pointe d'envie me submerge. Derrière eux, deux mecs, une fille. Un blond qui me tourne le dos avec la meuf. Puis un mec qui me fait face. Que j'aperçois entre le couple. Je ne vois pas grand chose de ce jeune homme. Sauf des yeux immenses. Des yeux bleus. Un océan.... Un ciel... C'était toi.
Et puis le serveur passe devant moi, alors je rebaisse les yeux. Je ne dois pas tomber dans tes yeux. Pas tout de suite.
Il ya un juke box dans ce bar. Génial. Je vais mettre un disque. Il est à coté de moi, le juke box, il est sympa, il me cache un peu. Je parcours les titres qui ornent l'appareil et puis je suis déçue : j'ai l'impression de ne pas avoir le choix. Et puis un titre qui se distingue. Un son des années 80. Allons-y pour l'aventurier.
"C'est sympa l'aventurier. Y avait des bonnes musiques dans les années 80, on ne peut pas en dire autant pour votre génération".
Je souris à celui qui me parle, mais il y a encore tes yeux bleus sur moi.
Je retourne à ma place.
Je n'entends déjà plus la musique.
Je suis ailleurs.
La musique m'a entrainée dans un pays ou il n'y a de la place que pour les songes.
Je relève les yeux pour boire une gorgée d'une boisson sans alcool mais glacée. Les amoureux sont partis. Le couple qui me fait dos c'est un peu écarté. Je te vois mieux, et j'ai l'impression que tu me dévisage. Je me sens gênée.
Rencontre d'un soir. Première fois d'une nuit.
Comment ça se passerait si tu venais me parler ? Je ne veux pas que tout soit banale à mourir, comme pour tout le monde.
Je reve d'une histoire d'amour à sauce de la Passion et au grain de Folie.
De toute façon, c'est trop tot. Je suis encore vieux jeu.
Et puis ce soir, je ne me sens pas bien. Nostalgique. Vidée.
J'achève ma boisson du bout des lèvres.
Et puis je pars.

Cette nuit, j'ai fait un reve à la vision de yeux bleus et en bruit de fond l'aventurier. Je n'étais pas très claire en me réveillant. Putain de portable qui sonne encore. Notes de piano qui m'ont éveillées. J'ai froid, j'ai chaud. Je ne sais plus ce que je veux.
J'ai 20 ans. J'approche lentement des 21. Soupir. Je ne comprends pas pourquoi j'ai très bien vécu mes vingts ans, et pourquoi je n'ai pas envie d'avoir vingt et un ans. Comme Peter Pan, je ne veux plus grandir. Vingt ans, c'est l'age idéal...
L'age idéale pour rencontrer le prince charmant par exemple. Je ne l'ai que trop attendu. Je dois me rendre à l'évidence : il ne viendra plus. Je l'ai sans doute attendu pour rien.
Je veux revoir tes yeux bleus.
Juste pour rever un peu.
Je ne me souviens plus dans quel bar j'étais.

J'y suis retournée pendant une semaine. Sans grands résultats. Peut-etre que je ne suis pas allée dans le bar qu'il fallait. Je ne suis pas très sure. Putain de grande ville aussi ! La grande rêveuse que je suis veut y croire. La petite fille sage que je suis me dit que je suis bien con d'y croire encore. Mais je veux encore croire à mes rêves. Encore une chance.
Samedi soir. Je sors plus tot. Lors du coucher de soleil. L'air est doux. Le vent souffle et fait voler mes cheveux.
Je me sens bien.
Petite ballade dans les rues encombrées, je ne suis pas la seule à avoir eu l'idée.
Je lis dans les yeux des gens de l'émerveillement. Ils sont ensemble, heureux. Je me sens bête, seule.

Une copine m'appelle pour me voir. Elle passe si elle a le temps. Elle me donne un rendez-vous dans un bar. Je n'ai pas envie d'y aller. Elle n'aura pas le temps. Pressentiment.
J'ai eu tord. Elle est venue avec son mec. Ils commandent à boire, m'offre un verre de jus de fruit et bavardent.
J'ai énormément de mal à les écouter. Je baisse les yeux sur mon verre. Je prie pour qu'ils partent. Certes, ce sont des amis. Mais ce n'est pas le soir.
Pour me donner une contenance, je suis le serveur des yeux. Je le vois guider des personnes à la table d'en face. Et puis soudain, je te retrouve. C'est toi, je te reconnais à tes grands yeux bleus. J'ai envie de te parler. Je n'oserais jamais.
Mes compagnons s'en vont. Ils ne m'auront pas tenu compagnie très longtemps, mais pour une fois, je ne leurs en veux pas.
Je vois que toi aussi tu te retrouves seul toi aussi.
J'aimerais te parler, te dire que moi aussi, je suis seule, trop souvent. Ton regard m'invite. J'esquisse un sourire.
Je me lève, presque prête pour aller te parler. Au moment ou je m'éloigne de ma table, une femme te rejoins. Oui, bien sur ! Je devais m'y attendre. Mais je ne veux pas de rivale, je vais aux toilettes me cacher.
Et puis je me réprimande. Comment ai-je put croire que je pouvais t'interesser ? Cette femme était mon contraire. Complètement. Je ne me suis pas sentie de taille.
Rever, c'est bien beau. J'ai oublié d'etre réaliste.
Quand je reviens, le serveur tient une rose rouge dans ses mains. Il me dit "c'est le jeune homme qui était en face de votre table qui m'a demandé de vous la remettre".
J'ai une boufffée de chaleur. J'ai à la fois envie de pleurer et de marcher sur des nuages. Tu es parti mais tu m'as laissé un souvenir de toi.
J'ai le coeur léger.
Envie de danser.
Je ne pose aucune question. Je ne demande ni ton nom, ton prénom, ton numéro de téléphone. Non, je ne veux rien savoir pour le cas ou je ne te revois pas.

Je ne t'ai pas oublié, je rêve de te revoir. En partant du bar, j'ai bien regardé le nom du bar.
Mais je n'y retournerais pas.
Pas tout de suite.
Alors je retourne dans ma petite vie bien sage.

Je dois aller à l'autre bout de la ville. Je vais prendre le bus. Je choisis un mauvais moment, c'est bondé, je déteste la foule. C'est un matin, je n'ai plus l'habitude des matins. Me lever à été une dure épreuve.
Arrivée à destination, je vais m'égarer dans le parc. Définitivement attirée par la nature, la verdure, les arbres.C'est calme. Fort agréable.
Je m'installe au creux d'un arbre. Le soleil me caresse la joue.
Je ferme les yeux. Peut etre meme que je m'assoupis.
Un craquement me fait ouvrir les yeux. Pourtant, il n'y a personne autour de moi. Sauf une rose rouge...

Nouveau soir à attendre dans un bar. J'attends la copine qui a un mec et toujours peu de temps. Elle veut m'annoncer une grande nouvelle. Je suis dans le bar ou tu m'as laissé une rose la première fois qui est devenu mon bar habituel et préféré. Le serveur me reconnaissait et me disait avec le meme entrain "Comment va la petite Miss aujourd'hui ?". Il me faisait chaud au coeur. Attentive à la moindre marque d'affection.
Je n'ai t'ai pas oublié. Je pense souvent à tes yeux qui ont empli mon coeur d'un doux sentiment. Je sais que je me suis peut etre emballée pour rien, que peut etre tu n'es pas intéressé par moi. J'espère toujours. J'ai sorti un bloc note, j'ai recommencé à écrire. C'est encore à toi que je songe en esquivant des yeux... Des yeux d'un bleu pur, comme l'océan se rejettant sur les rivages...
Une envie m'electrise
Personne ne peut l'a maitriser
J'ai envie de marcher au bord de l'océan, les pieds dans l'eau, devant un coucher de soleil. Cela fait si longtemps que je n'ai pas quitté cette ville. J'aime cette ville pleine de lumière, mais j'éprouve l'envie de changer d'air.
Ce sont tes yeux que j'ai dessiné. Des yeux bleus... Je ne vais pas plus loin.
Je te vois arrivé. Tu n'es pas seule, encore avec la blonde.
Mon amie m'appelle, elle ne peut venir.
Ton amie s'en va.
J'écris sur mon bout de papier mon adresse.
J'ai peut etre tord.
J'appelle le serveur. Je lui demande de te remettre ce papier. Il me demande pourquoi je ne le fais pas moi-meme. Boule coincée dans la gorge. Je ne peux pas. Pas encore.

Je dis partout que je m'absente pour une semaine.
Je n'ai pas tenu si longtemps. Seul, c'est trop triste. Ce n'était pas le moment. Il faisait gris et froid, alors je suis rentrée.
Je suis rentrée après avoir mis les pieds dans le sable, après avoir rêvé que peut-etre, tu attendais mon retour. Deux jours plus tard. Je suis partie dans la nuit.
Les étoiles scintillent, et la lumière de ma ville m'éblouie avec douceur.

J'arrive devant ma porte. La première chose qui me saute aux yeux, c'est deux roses, un mot.
Un rendez-vous, une heure, un lieu.
Je rentre toute mes affaires dans ma chambre, et je repars aussitot. Je suis en retard, mais peut etre que...
Retour dans mon bar habituel. Mon serveur préféré m'annonce que tu viens de partir.

Mon coeur tombe dans un abime.
Je rentre avec lenteur chez moi.
J'ai envie de pleurer.
Ou es-tu ?
Je sais maintenant que j'aurais du te parler tout de suite. Nous serions peut etre amis à l'heure d'aujourd'hui. Je n'espère pas plus car je pense que tu es avec la blonde, meme si je me dis qu'il ne faut pas se fier aux apparences.
Je ne sais pas pourquoi je ne l'ai pas fait plus tot.

Devant ma porte, une fleur. Une rose rouge.
A droite, une silhouette assise dans l'escalier.
Tu éclaires la lumière.
Mon coeur fait un bond.
Tu te lèves.
Un sourire, et une autre rose rouge "Je voulais vous la remettre en main propre".
Ta senteur m'envoute. Ta voix m'ensorcelle. Tes yeux bleus me charment.
Je suis in love.
J'ai le sentiment que nous sommes sur la meme longueur d'onde.
Tu me proposes un rendez-vous pour demain que j'accepte.

J'ai dansé toute la nuit sur les étoiles.
Ta présence ce soir était la promesse d'un avenir radieux pour moi, une lumière.
Et je vais rêver toute la nuit que tu m'offres un amour à la conte de fée. Meme si tu ne me l'offres pas, je sais que j'aurais la sensation de le vivre. C'est un des pouvoirs de l'amour : on ne voit plus les choses de la meme façon. Tout ce qui était pauvre devient riche. Tout ce qui était laid devient beau. Tout ce qui était triste devient heureux.

L'amour, c'est l'eau qui manque à une fleur pour qu'elle s'épanouisse...


Mes pensées sont maintenant très loin...
Now don't drown in your tears babe/ Push your head towards the air
Now don't drown in your tears babe/ I will always be there
Editors - Push Your Head Towards The Air :coeur:

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